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Paroles d'Alumni

Carrière

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10/06/2020

Un rôle entre Marketing et Technico-commercial sur un marché de niches en Europe et au Moyen-Orient : « C’est une autre approche pour apporter des solutions, donner des outils, faciliter la vie des chercheurs et les accompagner dans leurs réflexions. »


Entretien avec Ali Tebbi, Alumni de l’Institut Pasteur, Account Manager Western Europe chez  Axion BioSystems 


Ali, Peux-tu nous résumer en quelques mot ton poste actuel ?

Appartenant à une entreprise à taille humaine, j’occupe un rôle plutôt polyvalent avec la mise en place de plans d’actions pour l’implémentation de nos technologies auprès des key opinion Leaders(KOL). D’une part, via un travail de prospection pour donner de la visibilité à nos solutions dans les différentes manifestations scientifiques en se servant de diverses plateformes. D’autre part, et grâce à mon background, via le côté technique avec les démonstrations sur site de nos instruments et la formation des nouveaux utilisateurs.


Quel a été ton parcours universitaire et professionnel, jusqu’au poste que tu occupes actuellement ? 

Pendant mes études à la faculté d’Orsay, j’étais major et « cela roulait » tout en travaillant pour financer mes études. J’étais toujours fasciné par les sciences naturelles et le peu de manipulations au cours des travaux pratiques de Licence me laissaient souvent sur ma faim. C’est le stage de maitrise d’initiation à la recherche en Immunologie effectué chez Pierre Andrés Cazenave à l’Institut Pasteur qui m’avait donné le goût à la Recherche. Dès le premier jour, avec ma blouse, mon badge et ma feuille de route, je me sentais dans mon élément, tel un apprenti chercheur ayant hâte de toucher du concret, et s’impliquer de manière autonome dans la thématique de l’équipe. 

Pendant ma thèse à Orsay en cancérologie (4 ans, 4,5 articles), j’étais devenu un chercheur à part entière avec de solides compétences dans mon domaine. J’ai pu également acquérir une « dimension translationnelle » en travaillant avec un service fournisseur de technologie qui m’a donné le goût des nouvelles technologies, car j’aimais tester de nouvelles techniques et en pousser leurs limites. Cela m’a également confronté au monde industriel. 

Après ma thèse, il était crucial pour moi de bouger à l’extérieur (hors de France). Faire un postdoc à l'étranger était une opportunité unique, en plus du contexte scientifique, de maitriser la langue anglaise, vivre une expérience interprofessionnelle, avec d’autres usages, savoir être et savoir vivre. J’ai effectué mon premier post doc de 2 ans aux USA au Salt Lake City Hospital (Utah, USA). Ce n’était pas simple au début, car on n’y est pas préparé mais il faut s’adapter et surtout sortir de sa zone de confort. Aux USA, on doit toujours prouver que l’on est bon mais on vous en donne les moyens et on a toujours une seconde chance. On ne s’assoit pas sur ses lauriers, c’est une remise en question permanente.

C’était une opportunité unique, en dehors du contexte scientifique, de maitriser la langue anglaise, vivre une expérience interprofessionnelle, avec d’autres usages, savoir être et savoir vivre »

De retour en France,j’ai été contacté pour un job dans une entreprise avec qui j’avais eu de nombreux échanges technologiques en thèse à propos de « troubleshooting » car je challengeais souvent leur instrument et Tech Support. En parallèle, j’avais postulé pour différents postdocs dont un à l’Institut Pasteur où j’ai dû donner ma réponse en fin d’interview. Malgré la perspective d’un travail en CDI, d’une voiture de fonction, d’un salaire plus élevé, je n’ai pas hésité, j’ai choisi le postdoc à Pasteur. J’y ai travaillé pendant 3 ans dans un consortium Européen avec de nombreux partenaires et collaborations.

Après 6 mois d’un 3ieme post doc à l’INSERM, j’ai eu de nouveau l’opportunité de travailler dans le privé. Là, après 5,5 ans de post doc, il faut vraiment voir les choses en face et ne plus rêver. D’un côté une pérennité de l’emploi, de l’autre l’entonnoir académique, le choix était fait. Je suis rentré comme Business development manager chez eBioscience. Le passage du jour au lendemain de la Science au business est violent si l’on n’est pas préparé. Malgré cela j’ai apprécié cette transition car j’étais toujours impliqué dans la mise en place des projets, le design d’expériences. C’est une autre approche pour apporter des solutions, donner des outils, faciliter la vie des chercheurs et les accompagner dans leurs réflexions. Tant que la flamme reste là, la motivation reste forte.


Tant que la flamme reste là, la motivation reste forte. »

Ali, que t'a apporté ton expérience à l'IP ?

L’Institut Pasteur, pour moi ce sont des scientifiques au top du top dans leur domaine. Si on a une question, on peut trouver tout de suite la bonne personne qui vous apportera une solution. C’est aussi, un formidable melting-pot avec les postdocs. N’importe qui peut t’apporter et t’apprendre. 

Cependant, la structure avec ses plateformes (notamment le CIH avec tout ce qu’il offre) vous permet d’avoir tout un vivier de technologies et d’innovations sur place. C’est génial !. Pas besoin d’aller à Toulouse, Marseille …pour apprendre telle ou telle technique.


C'est aussi , un formidable  melting-pot avec les postdocs. N'importe qui peut t'apporter et t'apprendre."

J’ai eu l’opportunité de faire de l’enseignement aux TP de Virologie. Transmettre à des étudiants de tous horizons sans notion d’âge ni de grade, cela m’a passionné. 

Transmettre aux plus jeunes avec les apprentis chercheurs, une action de l’Arbre de la connaissanceElle permet à un binôme de collégien et lycéen de participer à un projet de recherche simple. Au départ, ils sont impressionnés et frileux. On doit vulgariser à une échelle 1000 et leur donner le goût de la démarche scientifique. Rien que partager et prendre sous son ailes ces jeunes, de voir les étoiles dans leurs yeux, c’était le bonheur ! En fin de stage, lors d’un mini congrès, ils restituent avec enthousiasme, leurs expériences (quelques slides) devant leurs camarades, professeurs et parents. Puis, c’est la grande récompense dans les yeux des parents qui viennent émus pour vous remercier et immortaliser le moment avec plein de photos.  


 Quels conseils donnerais-tu aux Alumni de l'IP?

Pour préparer la transition monde académique vers le monde de l’entreprise, je conseille aux thésards de suivre le module d’école doctorale appelé nouveau chapitre de la thèse qui m’a beaucoup fait réfléchir et aidé. Avec un coach/mentor, c’est un travail de valorisation des compétences qui permet de voir la thèse sous la forme d’un projet, de faire le point sur son avancement et de préparer à l’insertion professionnelle. Avec toutes les questions telles que : En quoi cela va faire avancer la connaissance ? Quelles contributions techniques, scientifiques etc ? Quel budget, coût de la thèse et des erreurs ? Quels risques? Le mémoire est présenté comme un vrai projet de recherche. 


je conseille aux thésards de suivre le module d’école doctorale appelé nouveau chapitre de la thèse »

Dès que l’on se lance dans une thèse, il faut voir l’après, être aux aguets, être curieux. S’impliquer à 100%, cela paie. Avoir de la curiosité dans son projet de recherche mais aussi dans les meetings, les séminaires, rencontrer des gens, d’autres disciplines pour pouvoir se confronter à d’autre façon de raisonner.

Pendant la rédaction de la thèse, hibernation rédactionnelle, je conseille de prendre de la hauteur et d’effectuer en parallèle la recherche de son postdoc ou rechercher d’autres horizons professionnels. 


Certaines écoles doctorales proposent 1-2 journées d’immersion en entreprise. Ne pas hésiter à en faire l’expérience.


Dès que l’on se lance dans une thèse, il faut voir l’après, être aux aguets, être curieux. S’impliquer à 100%, cela paie. »


Propos recueillis par Claire-Angélique Renard, PhD


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